Telles deux pages blanches, nos corps se désirent.
Tes mots, se baladent sur ton corps.
Tes yeux, me récitent l’alphabet.
Chaque battement de paupières me prononçe des poèmes. En vers. Très court.
” EMBRASSE-MOI “
” EMBRASE-MOI “
Quelques métaphores glissent le long de ta joue pour venir rebondir sur le dos de ta mélanine.
Mon coeur en tremble.
Il n’en faut pas plus pour voir ma timidité reprendre le dessus.
Mais ton assurance a le don de me faire déculpabiliser.
Chacun de tes souffles épelent mes tentations.
Alors j’approche sans plus aucune hésitation.
Je deviens ton hyperbole.
L’exagération de tes plaisirs.
Chaque courbe de ces lettres qui reflète sur ton buste trouve un écho sur le morne de mes seins.
B.
A.
I.
S.
E.
Tout devient mathématique.
Addition de nos partitions.
Il suffit d’entendre raisonner les premières notes et alors tout fait sens.
Elles résident là, les courtes réjouissances du bonheur. Coincées dans le corps à corps d’une idylle interdite.
Elles ont bien du mal à respirer. Et pourtant, il ne faut pas se tenir bien loin pour les entendre s’exclamer.
Le rythme de tes phrases s’accordent parfaitement au tempo de tes hanches.
Ni trop rapide. Ni trop lent.
Toujours en profondeur.
Dans les méandres de ma matrice. Repoussant chaque fois un peu plus les limites de ma sensualité.
L’exaltation est t-elle fille de perfection ? fille de répétition ?
Nous sommes deux autistes de l’amour. L’improvisation n’a aucunement sa place dans notre scénario. Tout est une question de récurrence. L’opération se calcule non plus en jour, ni même en mois, mais en années. En 10 aines d’années.
« Tout vient à point à qui sait attendre » disent-t-ils.
Nous avons appris à nous réciter.
J’ai appris à te lire en relief. Sans jamais trop de mots. Très peu de mots.
Très beau texte