Cela fait un peu plus de 15 jours que la campagne de crowdfunding a commencé et je vous avouerai que le rythme est très soutenu. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle je n’ai pas eu la chance d’écrire de post récemment mais suite à ma journée d’hier, je voulais absolument partager mon expérience avec vous.
Hier, il s’est passé pas mal de choses. Tout d’abord, j’ai eu la chance d’assister à une conférence sur l’afro féminisme à la Sorbonne organisée par l’association ADEAS.
Qu’est-ce que l’afro féminisme ?
L’afro féminisme (Black feminism) est un mouvement et une revendication des femmes africaines et afro-descendantes qui se battent pour affirmer leur droit en tant que femme (féminisme) tout en mettant en lumière la double oppression auxquelles elles font faces. A savoir : une oppression liée à leur “racialisation”, liée à la période coloniale et à ses conséquences qui persistent dans nos sociétés actuelles. (racisme, misogynie…)
Je vois déjà certains venir en disant “non mais tous les hommes sont égaux en France, pourquoi toujours parler de couleur de peau, de racisme. Pourquoi parler d’afro-féminisme, le féminisme ne vous suffit-il pas ?”
Ce que je trouve intéressant dans les débats, c’est le fait de pouvoir parler à connaissances égales afin d’avoir un débat constructif. Toutes les personnes qui auront donc ce genre de discours n’ont qu’une chose à faire : regarder les faits, les chiffres, les études. Tous ces documents qui prouvent que, malheureusement en France, lorsque l’on est une femme noire, on fait face à certaines difficultés, certains préjugés qu’une jeune femme blanche ne rencontrera JAMAIS! Il ne faut pas avoir peur de dire ce qui est, l’important c’est surtout de faire en sorte que les choses évoluent dans le bon sens.
La militante Angela Davis est l’une des première a expliquer que les combats pour l’émancipation des femmes n’étaient pas les même pour les femmes noires et les femmes blanches. Un exemple concret a d’ailleurs été cité hier pour mettre en lumière ces différences. A l’époque où dans les pays occidentaux les femmes se battaient pour le droit à l’IVG et à l’avortement, dans les Antilles et les départements d’outre-mer, des stérilets étaient posés de force à des jeunes filles de 9 ans. D’un côté le droit de disposer de son corps, de l’autre l’interdiction de se reproduire. Et ils existent des dizaines, si ce n’est des centaines, d’exemples comme celui-là.
Je voulais partager cela avec vous parce que les conséquences de cette oppression sont aussi l’une des raisons qui font qu’un projet tel que Reines Des Temps Modernes existe.
J’ai d’ailleurs pu en discuter hier soir, après la conférence, avec Mak Paro, animateur de l’émission Street Diamond. Emission, dont j’étais l’invitée. Pendant, deux heures nous avons discuter du projet, de la campagne de crowdfunding mais aussi des messages que nous souhaitons transmettre à travers Reines Des Temps Modernes.
Ce fut l’occasion de souligner les phénomènes d’invisibilisation, c’est à dire le voile placé sur l’histoire des peuples africains. Un seul poste ne suffirait pas mais ce thème étant très important nous y reviendrons très rapidement.
Cependant, un certain nombre de préjugés plus ou moins répandus font démarrer l’histoire de l’humain africain avec l’esclavage, ou encore que l’Afrique serait un “pays” alors qu’en dépit des représentations biaisé le continent africains est le plus étendu, que tous les africains se ressembleraient, qu’en Afrique on parle l’africain, que les femmes noires sont exotiques, que ce sont les noirs qui ont volontairement vendus des esclaves aux colons, que l’Afrique est à l’origine une société patriarcale…
Ce sont tous ces stéréotypes, tous ces clichés que je voulais casser à ma manière. Tout d’abord parce que je pense que la culture et l’art sont d’excellents moyens de transmettre une vision et de faire passer des messages. Mais aussi parce que l’une des choses que j’aime le plus dans ma culture africaine, c’est l’importance de la transmission de l’héritage et du partage du savoir.
Hier soir donc, je suis allée me coucher fatiguée, après une longue journée mais convaincue d’une chose : le savoir, la connaissance sont les meilleurs armes que nous ayons pour mettre fin à ces stéréotypes et clichés qui persistent.