Jo Güstin (Autrice) – “J’utilise la fiction et l’humour pour gifler le blantriarcat cis hétéro”

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Aujourd’hui direction Toronto à la rencontre de Jo Güstin. Installée depuis quelques mois de l’autre côté de l’Atlantique, cette autrice et comédienne camerounaise nous parle de son enfance, de son arrivée en France, de ses études et de sa renaissance en 2014. Notre QUEENSPIRATION de la semaine a décidé de vivre jusqu’à 114 ans au moins, et c’est clairement tout ce qu’on lui souhaite !

Crédit : Estelle Prudent

RTM | Bonjour Jo, nous sommes ravies de t’avoir sur RTM. Pour celles et ceux, qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter ?

Jo Güstin | Je m’appelle Jo Güstin. Autrice, humoriste. J’utilise la fiction et l’humour pour gifler le blanchiarcat cis hétéro, ou en des termes un peu moins compliqués, j’utilise la fiction et l’humour pour dénoncer les oppressions dites systémiques : racisme, LGBTphobies, sexisme, classisme, validisme… L’intersectionnalité, quoi.

RTM | Qu’est-ce qui est arrivé en premier : l’humour ou l’écriture ?

Jo Güstin | L’écriture. L’humour, il a fallu bosser. Au début, sur scène, je faisais pleurer les gens et seulement pleurer, maintenant je fais pleurer et rire en même temps, donc je progresse.

RTM | Quels sont tes premiers contacts avec l’écriture ?

Jo Güstin | J’étais toute petite. Lorsque nous avions des « étrangers », des invités qui venaient rendre visite à mes parents, je venais les ambiancer en leur demandant s’ils voulaient que je leur écrive une histoire. J’avais 6 ans. Je leur demandais un thème. Je commençais à écrire. Ils ne s’attendaient pas à ce que j’écrive quelque chose d’intéressant. Je leur lisais l’histoire, puis je m’arrêtais en plein milieu quand ça devenait croustillant, en leur disant que la suite allait couter 75 francs CFA. Vu qu’ils n’avaient jamais de monnaie, ils me donnaient 100 francs et je ne rendais pas la monnaie. Je ne la rends toujours pas, d’ailleurs.

Ça a été mon premier contact avec l’écriture. C’était de l’argent facile. Captiver mon auditoire et me faire payer pour ça. Je faisais ça dans le dos de mes parents. Ils n’aimaient pas que j’accepte de l’argent des grandes personnes.

Je voyais l’écriture comme un loisir. J’ai grandi avec la conviction que ce n’était pas un métier. Mais je me disais secrètement : « Un jour, mon travail sera d’écrire des histoires depuis un hamac ». C’est fait : j’écris des histoires. Mais je n’ai toujours pas le hamac. Toronto ne m’offre même pas le luxe d’une chambre de plus de 12 m2, mais on avance ☺.

RTM | En parlant d’étrangers et d’invités qui venaient rendre visite à tes parents, où as-tu grandi ?

Jo Güstin | J’ai grandi à Douala. Au Cameroun, on vient chez les gens sans rendez-vous, donc si les gens ne sont pas là, tu attends leur retour tranquillement dans le salon. On vient même dès 6h du matin.

C’est pas le genre de choses qu’on ferait en France.

Crédit : Amal Amer

RTM | À quel moment quittes-tu le Cameroun et pourquoi ?

Jo Güstin | Je suis partie à mes 15 ans. Fin août 2002, précisément. Juste après ma première seconde. On m’avait proposé de partir à mes 14 ans. La version officielle, c’est que je ne suis pas partie parce que je me trouvais jeune, parce que ma petite sœur n’avait que 4 ans, et que j’avais une cousine qui venait de naître… La version officieuse, c’est qu’il y avait un garçon dont j’étais amoureuse… Mais le bâtard est parti et ne m’a même pas dit.

L’année suivante, je suis donc partie aussi. Mes parents jugeaient que si je voulais avoir une bonne prépa, il fallait que je fasse mon lycée en France et que j’aie un bac français. Je suis donc venue pour ça. Au départ, je pensais venir uniquement pour le lycée et ensuite bouger pour l’Australie. 17 ans plus tard, je n’ai toujours pas mis les pieds en Australie… C’est là-bas qu’il y a mon hamac !

« Je dis dans un poème que ‘c’est à 27 ans que je suis née, l’âge idéal pour mourir jeune’. »

RTM | Une fois arrivée en France, quel fut ton parcours ?

Jo Güstin | J’ai commencé par un lycée privé catholique à Toulouse. Il y avait une seule personne Noire dans tout le lycée, qui était heureuse de me voir arriver. C’est d’ailleurs à elle que j’ai dédié mon nouveau livre. C’était une rappeuse. Elle est décédée.

Ensuite, j’ai fait une prépa à Rueil-Malmaison, près de Paris. J’ai jeté mon dévolu sur cette prépa, car elle se trouvait à l’orée d’un bois et elle était catholique. J’étais très catholique à l’époque. Je voulais une ambiance catho. J’avais cette idée que les étudiants à Paris sombraient dans la drogue. Étant introvertie, je voulais du calme, du silence, le côté bois m’arrangeait, les prières aussi. C’était propre, beau, chicos, et c’était en autodiscipline. J’aimais cette approche, cette pédagogie. C’est d’ailleurs ce qui a contribué à me rendre anti-flic : si la tranche la plus indisciplinée de la société française peut réussir de la sixième à la prépa sans surveillance, franchement toute la société peut vivre sans police. J’ai cartonné en prépa, tout comme au lycée.

J’étais la seule Noire, mais je ne m’en rendais pas vraiment compte. En fait si, mais je ne me rendais surtout pas compte de la souffrance que ça impliquait. Tous mes amis étaient blancs et majoritairement des connards.

Après la prépa, j’ai passé les concours et j’ai eu l’école HEC. Dans cette école, on pensait que j’étais en fac de lettres et que je n’habitais pas sur le campus. J’avais cette vibe « elle ne vient pas d’ici ». Dans cette école, j’ai très vite cherché à partir. Dès la première année, je suis partie au Japon pour un semestre. Je voulais déjà bosser dans l’animation et j’aimais le fait que dans ce pays, on embrasse le dessin animé et les bandes dessinées comme un art pour les adultes. Là-bas, j’ai suivi un cursus en anglais, j’ai appris le japonais et le journalisme.

Après le Japon, je suis revenue à mon école de commerce. J’étais très investie dans beaucoup d’associations : sida, cancer, publicité, bande dessinée, même des associations religieuses que je ne revendique plus aujourd’hui et qui étaient bien racistes. Je ne m’épanouissais pas du tout dans mes études et je dévalidais pas mal de matières. Je ne me sentais pas stimulée. C’était pénible.

Je suis ensuite partie en Allemagne, j’ai fait un stage chez L’Oréal, puis un autre chez Orange à Châtillon, en France.

Ma dernière année, je l’ai faite en Allemagne, à Munich. Là bas, je suis tombée gravement malade. J’ai eu une tuberculose péritonéale. J’ai dû passer mes partiels après mon hospitalisation. J’ai démarré ma carrière après mes partiels, dans la rencontre en ligne, en tant que responsable fidélisation… pour un site de rencontres infidèles.

Crédit : Amal Amer

RTM | La religion avait l’air d’occuper une grande place dans ta vie. À quel moment le divorce s’est-il opéré ?

Jo Güstin | Du jour au lendemain. Un matin, tu te réveilles et c’est fini. C’était entre 2013 et 2014, alors que je travaillais chez Citroën en Allemagne. Je dis dans un poème que « c’est à 27 ans que je suis née, l’âge idéal pour mourir jeune ».

En 2013, ma petite sœur demandait un visa pour venir en France. Elle avait le dossier parfait, avec plus que ce que la liste demandait. La France ne méritait même pas une personne comme elle. La France lui a dit non, et ça a pété dans ma tête.

Ma première petite sœur avait déjà rencontré ces difficultés, et à l’époque, j’avais demandé de l’aide à l’association des anciens de mon école de commerce, un ancien diplômé qui était à l’époque le bras droit de Fillon m’avait aidée et avait débloqué la situation en une après-midi, au niveau du consulat au Cameroun.

Pour ma dernière petite sœur, les choses ne se sont pas passées de la même manière. J’ai voulu refaire appel à l’association des anciens, face aux refus en cascade qu’elle essuyait. J’ai écrit à un ancien qui travaillait à l’Élysée, vu qu’Hollande (un autre ancien) était président. Cette personne a fait suivre mon e-mail au consul de France à Douala, en disant : « Regarde ce que celle-ci a le culot de me demander ». Le consul m’a répondu, avec pas mal de monde en copie, en me disant que tant qu’il serait consul, ma sœur n’aurait pas le visa.

Ça a pété dans ma tête. J’étais croyante, j’étais dans les prières. Je me suis sentie lâchée. Je ne trouvais pas ça juste. À cette même période, je tenais un blog de philosophie en anglais. Par mes lectures, je découvrais le féminisme, les études de genre, les études décoloniales, l’anthropologie, l’histoire des religions… Je voyais une sorte de trame de fond qui était le patriarcat, la suprématie blanche et, plus tard, le capitalisme. Je découvrais les oppressions systémiques.

Je me demandais comment Dieu pouvait s’occuper du visa de ma petite sœur et laisser toutes ces morts-là se produire. Je me suis dit : « Si Dieu existe… je l’emmerde ». J’étais en colère. J’ai voulu me suicider, je n’acceptais pas de vivre dans un monde comme celui là, sans justice, cruel, un monde qui est aussi celui de l’art, du beau, de l’amour, un monde de l’espoir au milieu de morts violentes et constantes.

Dieu est mort en 2014, à mes 27 ans. C’est aussi là que j’ai failli mourir. C’est à cette période que j’ai décidé de rompre avec tout ce que j’avais fait. Rompre avec mon école de commerce, démissionner de mon taf, quitter Cologne… J’ai eu mon premier date non hétéro et là, ça m’a giflée. Je me suis dit : « Mais je ne me connais pas en fait ! ».

J’étais devenue étrangère à moi-même. Ça m’a surprise parce que je me pensais intelligente. Je savais beaucoup de choses et en même temps, très peu sur ma propre personne. J’ai fait table rase, Ctrl+Z sur tout ce qu’on m’avait mis dans le crâne. Je me suis posé la question : « Si personne ne te regardait, qu’est-ce que tu ferais ? ». C’est la question que je me pose désormais tous les jours.

« Il faut réparer ton amour-propre, ton estime de soi, ta confiance en toi, et tadaa, tu soulèves des montagnes ! »

RTM | 2014, année de la renaissance. Comment se déroule le voyage depuis ?

Jo Güstin | Je suis née Jessie Augustine Wamal, je suis devenue Jo Güstin, deux prénoms, pas de nom de famille. Jo’o veut dire « lutter » en Bassa, et Jo, « enterrer ». J’ai enterré celle que j’étais avant pour faire pousser une nouvelle graine. Depuis ma renaissance, je ne suis plus jamais tombée malade physiquement.

Depuis, je suis à mon compte, j’ai décidé de ne plus jamais retourner dans le monde de l’entreprise. J’ai décidé de vivre comme Corneille « chaque jour comme le dernier, parapapa ». Ma vie, c’est mon film, c’est moi qui l’écris, je refais le casting régulièrement, les personnages qui misent contre moi dégagent. Il arrive que des persos ressuscitent, comme Taylor dans Top Model.

J’ai aussi décidé de vivre jusqu’à 114 ans.

En 2015, mon amie s’est suicidée. Ç’aurait pu être nous ensemble, si j’avais pris la peine de répondre à ses messages. À cette époque, je faisais des blagues sur ma propre mort, j’étais dans un gouffre. Depuis, pour éviter de retomber là-dedans, je me suis mis une échéance à 114 ans. Peut-être 111 ans, si vraiment je m’emmerde, parce que ça fait un 1 1 1 et que ce sera joli sur les faire-part.

Du coup, maintenant j’ai peur des maladies. Je mange bio, je ne mange plus d’animaux, je fais du sport. J’essaye d’être joyeuse. On vit plus longtemps en étant joyeuse. J’essaye d’avoir moins de problèmes, de râler le moins possible. Voilà ce qui s’est passé depuis. J’ai décidé de devenir une artiste épanouie.

RTM | À partir du moment où tu décides de ne plus travailler en bureau, comment s’organise ta vie professionnelle ?

Jo Güstin | En 2015, j’ai crée Profession:Scribe, qui est aujourd’hui basée à Toronto. J’ai décidé d’être freelance pour financer ma carrière artistique. En freelance, je fais de la stratégie marketing, du planning stratégique, de la relecture, des traductions et du copywriting. Je travaille essentiellement pour les industries créatives et culturelles, mais aussi pour les milieux de l’éducation, du développement durable et de la justice sociale. Mon but dans la vie n’est pas de devenir la meilleure freelance de l’Ontario. Je serai freelance « until Jo Güstin gets big ». Dès que je perce, j’arrête toutes ces missions, aussi géniales soient-elles.

L’objectif, c’est de ne faire que Jo Güstin.

Je travaille pour diverses entreprises qui ne cherchent pas à me rencontrer en personne. Je n’ai pas de client français, je n’en ai pratiquement jamais eu. En France, pour être en freelance, j’ai l’impression qu’il faut être dans la Tech. Mes clients sont surtout en Suisse, au UK, en Irlande et aux Pays-Bas. Je travaille en allemand et en anglais, de mon lit. Je suis toujours sur mon ordinateur ou sur mon téléphone.

Ma promesse de marque, c’est « last-minute lifesaver ». Ce qui justifie mes prix, c’est que je travaille la nuit entre 2h et 6h du matin, donc si tu m’envoies une demande ce soir, tu l’as au réveil. Et je suis très à cheval sur les détails. Je vois tout.

J’ai décidé de ne jamais faire ce travail à temps plein. J’organise mes projets artistiques à côté. Je charbonne dans l’ombre. Je me forme en animation et illustration digitale. C’est pas mon point fort, mais c’est vraiment ce que j’ai envie de faire.

Crédit : Chantal Edie

RTM | Qu’est-ce qui t’a poussée à t’autoriser à être Jo Güstin, l’artiste ?

Jo Güstin | Le jour où ma psy m’a dit : « Vous, les artistes… ». Je ne pensais pas que j’étais une artiste. Quand elle a commencé cette phrase, je m’attendais à ce que ce qui venait derrière ait une connotation négative. Comme quand on dit « Vous, les Camerounais… », « Vous, les Noirs… », « Vous, les femmes »… Là, la psy notait juste le fonctionnement du cerveau des artistes. Je me suis dit : « Tiens, je suis une artiste… Hell yeah, je suis une artiste ! »

La même semaine, je recevais un plombier chez moi. Il m’a fait un rabais en me disant : « En plus, t’es quoi ? T’es étudiante ? ». J’ai répondu : « Non, je suis artiste ». Il a éclaté de rire et m’a fait la prestation gratos.

C’était la première fois que j’assumais devant quelqu’un. Ça, c’était en 2015.

En 2016, je me suis vraiment lancée. J’avais fini ma thérapie où j’avais fait tout un travail sur mon estime personnelle. Je suis donc sortie de thérapie avec la conviction que j’étais géniale. Je suis allée à la FNAC, j’ai vu plein de daubes et je me suis dit que mon livre ne serait jamais pire que ça et qu’il avait sa place dans les rayons. J’étais sûre de moi. J’avais confiance en la vie. J’ai dit : « 2016, c’est mon année, je serai publiée ». De janvier à mars, j’ai regroupé quelques nouvelles, en mars, j’ai envoyé un manuscrit à Présence Africaine et en juin, j’avais un contrat d’édition.

Il faut réparer ton amour-propre, ton estime de soi, ta confiance en toi et tadaa, tu soulèves des montagnes !

RTM | Qu’est-ce que tu attends de 2020 ?

Jo Güstin | Je voudrais relancer ma chaîne Youtube, avec des séries d’animation que je développerai. Je voudrais intégrer une writers room. C’est le seul bureau que j’accepterai. J’en ai déjà repéré une à Toronto avec des gars géniaux, mais ils ne le savent pas encore.

En 2020, côté littérature, je vais écrire le spinoff de 9 histoires lumineuses qui sera 100 % queer et romantique, alors que les 9 histoires lumineuses d’origine sont très tragiques. Je veux réussir à faire pleurer d’émotion, mais d’émotions positives. Côté réseaux sociaux, ce sera Bye bye Insta, rendez-vous sur Soundcloud, YouTube, dans vos mails et IRL : j’en dis pas plus. Ah, il y a enfin le Black-owned Facebook : StarPages ! Longue vie à eux, deh !

RTM | Quel conseil donnerais-tu à celles qui souhaiteraient se lancer dans l’écriture et qui doutent ?

Jo Güstin | N’attends pas d’être fan de ce que tu fais pour montrer ce que tu fais. Fais, continue de faire, continue de créer. On a du rattrapage à faire en termes de volume. Tout le monde est légitime.

Lorsque je travaillais sur mon manuscrit, je ne savais pas si ce que je disais en français était correct, vu que j’ai grandi au Cameroun et que nous avons nos expressions propres. Je ne me sentais pas toujours légitime. Puis, je me suis dit : « Fuck it, ce sont des langues coloniales ! ». Tout ce qui sort de nous à un moment précis de notre vie, il faut en être fière. On évolue, on progresse. C’est ce qui nous permettra de nous remettre en question plus tard.

Je me déconstruis en créant. Je nourris ma pensée en créant. Je le fais parce que je suis intelligente, je remets sans cesse en question ce que je pensais savoir, maîtriser.

Il se peut que ce que j’ai créé hier soit moins radical que ce que je crée aujourd’hui, et que ce que je crée aujourd’hui soit à l’encontre de ce que je créerai demain, parce que je ne serai pas la même personne. Je conseille d’accepter toutes ces personnes-là.

La personne qui était croyante, étudiante en école de commerce, qui pensait vouloir ce poste chez Citroën, c’est la même personne à qui tu parles aujourd’hui, qui est athée, artiste, qui a décidé de ne plus jamais mettre les pieds dans un bureau, et qui n’arrive même plus à prononcer le nom de son école alors que c’était une fierté avant. C’est le chemin vers ta vérité. Il ne faut pas se reprocher d’avoir des grèves de RER sur son chemin, ça fait partie du voyage.

Quelques fois on a froid, quelques fois on attend, quelques fois on est serré et quelques fois on est accéléré.

RTM | Qu’est ce qui fait de Jo Güstin une Reine Des Temps Modernes ?

Jo Güstin | Je ne sais pas comment répondre simplement à cette question.

Quand on élabore ses rêves, ses projets, on a tendance à oublier que le monde dans lequel ils se réaliseront n’est pas nécessairement le monde dans lequel ces rêves sont conçus. Mon temps moderne, c’est le futur. Je suis la reine du turfu. Quand je réalise tous mes projets, je sais que l’univers est au courant que je veux travailler avec des fxmmes Noires.

Nous avons Oprah Winfrey, Ava Duvernay, Issa Rae aujourd’hui, mais il y a aussi celles du turfu, qui sont avec moi aujourd’hui et avec qui je veux travailler demain.

Je suis une Reine Des Temps Modernes parce que j’ai la capacité de repérer les reines du turfu aujourd’hui. C’est ce qui fait ma force. Et c’est en m’entourant d’elles aujourd’hui que je suis plus forte. Nous aurons nos studios, nos maisons d’édition, nos chaînes de télévision qui accepteront nos voix intersectionnelles.

Le rêve doit être formulé maintenant pour se réaliser dans le futur.

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