De l’importance de trouver sa voix

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Et sa voie aussi, je suppose.

Mais dans une certaine mesure, je pense que trouver sa voix mène à trouver sa voie ou dans mon cas, l’une de mes voies. J’ai fait ma paix avec la réalisation que je n’avais pas une voie, mais plusieurs, que je ne suis pas obligée de choisir. Je peux être ce que je veux, toutes les femmes que je veux, quand je veux et de la manière dont je le désire. Cela semble trivial exprimé comme cela, cela fait même sourire, mais je peux vous assurer que ce n’est pas évident à mettre en pratique, comme affirmation. Nous sommes tous des êtres multidimensionnels, et il m’a fallu du temps pas seulement pour assimiler cette notion, mais pour la mettre en pratique dans ma vie courante. Déjà tous petits, on nous répète que la vie est dure, et qu’il va falloir nous battre pour y arriver et effectivement, nous voyons nos proches, nos amis, nos parents aller au boulot le matin, revenir éreintés le soir, parce qu’ils veulent juste nous offrir un toit, à manger et une bonne scolarité… et ne parlons pas de cette scolarité qui nous fait suer. Donc oui, ce n’est pas difficile d’accepter que la vie soit une série d’obstacles à surmonter dans la douleur. D’ailleurs j’assimile plus cela à la survie, parce que vivre, c’est autre chose (mais nous y reviendrons). De ce constat, découle une série de responsabilités auxquelles nous n’imaginons même pas pouvoir nous soustraire. Pour nous les filles, nous devenons mamans (mais oui, c’est l’aboutissement de toute notre vie n’est-ce-pas), nous faisons des études qui vont nous permettre de trouver un travail rémunérateur, nous trouvons des boulots pour soutenir la famille (qui est souvent très étendue), nous nous sentons moralement responsables d’un tas de choses et d’un tas de personnes. Nos choix se basent sur le bien-être des autres et au fur et à mesure que le temps passe, nous perdons notre voix. Je ne dis pas que c’est la même chose pour tout le monde, et j’accepte le fait que l’on prenne plaisir à servir les autres. Ce que je veux souligner ici, c’est l’aisance avec laquelle nous rentrons très facilement dans les moules (ou les cages) qui sont créés pour nous dès la naissance, sans jamais rien remettre en cause.

Il m’a fallu un léger coup de pied de la vie pour me rendre compte j’avais perdu ma voix.

Elle m’avait déjà donné ce que j’ai longtemps considéré comme une bonne claque avant que bien des années plus tard, je ne réalise que c’était en fait une bénédiction. J’ai longtemps boudé la vie je dois dire. Bref, je suis revenue à de meilleurs sentiments.

Je disais donc que ce léger coup de pied, c’était la menace de perdre mon emploi. J’avais trouvé un emploi que j’aimais beaucoup, dans lequel je m’épanouissais et avec lequel je gagnais bien ma vie. J’avais des sueurs froides à l’idée de ne plus avoir ce boulot et avec cette recherche d’autres options professionnelles, sont venues des questions existentielles dont les réponses ont chamboulé mes croyances, mes idées, ma vie. Je suis partie des questions basiques telles que « que vais-je faire sans ce travail ? » « Comment offrir à mes enfants cette vie que je veux qu’ils aient ? » à « qu’est-ce que je vais faire d’autre ? » « qu’est-ce-que je VEUX faire d’autre ? » et enfin, « pourquoi ? ». Ce processus de retour vers moi-même, retour vers le moi véritable, sur les désirs de mon âme et non les envies et les peurs de mon mental m’a aidé à retrouver ma voix. Le simple fait de dire « je veux », « je VEUX » pour moi-même, pas pour mes enfants, pas pour mon mari, pas pour ma famille ou mes amis a ouvert un monde incroyable. Beaucoup de personnes en restent au « je veux ». Beaucoup ont cette chance de savoir sans problèmes ce qu’ils veulent, il m’a fallu personnellement un certain (long)temps de recherche intérieure. Après il m’a fallu aller plus loin, vers le « je PEUX ». La raison pour laquelle beaucoup s’arrêtent à « je veux », c’est parce qu’ils le font suivre par « oui, mais ». Oui mais et les enfants ? oui mais et l’argent ? oui mais et le mari ? et tout et tout. Attention, je ne dis pas qu’il faille tout plaquer, tourner le dos à sa vie et ne suivre que ses envies. Je ne dis pas non plus que ce ne sont que des éléments triviaux, qui ne pèsent rien dans la balance. Certaines personnes en font fi, mais elles le font en conscience. C’est cela que je voudrais souligner ici.

Prendre conscience des blocages, de ce qui t’empêche de suivre des véritables envies. A partir de là, les décisions deviennent plus faciles à prendre. Lorsque tu te rends compte de ce qui t’entrave, tu appréhendes plus facilement les moyens de parvenir à ce que tu voudrais vraiment faire, vivre, expérimenter.

Tu peux prendre conscience que oui, tu voudrais bien voyager plus mais les enfants…eh bien, peut-être que les enfants seraient ravis de venir avec toi, ou alors il y’aurait moyen de les faire garder pour une courte période!…oui mais et l’argent ? ah oui, mais peut-être que si tu mets un peu d’argent scrupuleusement tous les mois dans une petite cagnotte, dans un an ou deux tu pourras te l’offrir, ce voyage en famille et faire cela même régulièrement !

Peut-être ce que tu veux, c’est écrire ou peindre. Pas seulement comme un hobby, mais si tu pouvais en vivre ce serait chouette non ? …oui mais et la maison, qui va payer les traites ?… Je suis bien d’accord avec toi, tu ne vas pas dans ce cas, quitter ton travail tout de suite. Par contre, pourquoi pas t’octroyer des moments régulièrement bien à toi, sans enfants et sans responsabilités, chaque semaine, un moment pour écrire, pour peindre, pour le plaisir. Pas pour vendre, juste pour le plaisir. Parce qu’écrire c’est juste toi, c’est juste ce que ton âme désire. Parce que faire cette activité te transporte, te transcende. Pendant ces moments d’écriture et de peinture, tu es juste face à vous-même, en paix. Au bout de quelque temps, une fois que tu auras pris le temps de faire cela pour toi-même, crois-moi, tu en seras tellement heureux.se que tu commenceras à en parler autour de toi et à partir de là, tu verras les opportunités, comme par hasard se présenter. Pas comme par magie. Pas parce qu’elles n’étaient pas là avant et ont atterri soudainement spécialement pour toi. Non, par comme cela, pas pour cela. Ce sera tout simplement parce que petit à petit, en faisant enfin ce qui te plaît, tu te seras aligné.e avec les désirs de ton âme. Désormais, tu prêtes attention à cette voix intérieure, tu lui donnes toute la place qu’elle mérite. A ce moment-là, tu feras plus attention aux signes qu’elle t’envoie. Un jour, tu entendras parler d’un concours pour écrivains, d’un vernissage et tu te diras, pourquoi pas, pourquoi pas moi ? Ce concours, il n’est pas apparu là tout simplement parce que tu l’auras souhaité ! Tu te rendras compte que c’est un concours annuel en fait, qui peut-être même a lieu à deux pas de chez toi. Mais parce que tu ne n’étais jamais laissé imaginer que tu étais effectivement un écrivain dans l’âme, une couturière, un dessinateur, un chanteur, tu n’auras pas eu conscience de ce concours, tu n’y auras pas fait attention et tu te seras fermé cette porte, parce que l’argent, parce que les enfants, etc.

A partir de ce moment, le monde devient un monde de possibilités infinies. Tu commenceras à entrevoir comment petit à petit, si c’est vraiment ce que ton âme désire, les idées germent, les portes s’ouvrent, les sources de finances et de financement deviennent plus claires. Le tout, et le plus difficile, c’est de (re)trouver sa voix, de l’écouter, de la suivre, et elle te mènera toujours vers tes voies.

J’en parle ici parce que ce sont des réalisations que j’ai faites au fur et à mesure de ma recherche intérieure. Ce sont des choses que j’ai expérimentées et c’est ainsi que j’ai fini par écrire, puis publier Kinlam et les animaux sauvages, parce que « Why not ? ».

Et toi, parviens tu à écouter ta voix, à suivre l’une de tes voies?

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