Et si le termes dépression était un four tout pour définir les gens qui vivent les choses différemment ? Ceux qui vivent en marge du bonheur conventionnel, de l’humeur linéaire et qui s’y plaisent, les masos. Le spectre des couleurs de la vie est pas mal aussi du côté de la noirceur.
La dépression est un suicide long et chiant, parcontre, si tu réussis à garder les yeux mi clos tout le long, le chemin peut être intéressant… on voit tout différemment, on ressent tout plus intensément, les sons sont plus vibrant, et les émotions plus intenses. Elles sont comparables à des montagnes souvent infranchissables mais toujours majestueuses, en tout cas si tu les contemple assez longtemps.
Être dépressif, cest quand même pas donné à tout le monde, non, pour en arriver là, il aura fallu sauter soigneusement et à pied join dans tous les gouffres que la vie aura bien voulu te présenter. Il aura aussi fallu laisser traîner ton ego dans la boue par à peu près tout les gens qui ont compté pour toi et avoir bien foiré tout ce que tu as entrepris dans ta courte vie. Easy vous me direz.
Mais, mais, il y a de la beauté dans la dépression, une force inconnue qui intensifie ta sensibilité, un peu comme si tu étais nerveusement enceinte toute ta vie ! Beaucoup essaye de t’en laver, de la porter sur leurs dos à ta place, ou au moins de te la faire oublier un moment. Mais c’est elle ta meilleure amie. Elle est la quand tu as besoin d’elle et te console à coup de : “de toute façon c’est tous des cons.” de temps à autre. C’est d’ailleurs l’amie la plus fidèle que j’ai jamais eu. J’ai essayé de la chasser à grand renfort de médicaments, de psychiatres et de distractions plus futiles et farfelues les unes que les autres. Et elle est toujours la, fidèle au poste. Elle me tiens la main se lové au creux de mon bras quand je fais la sieste.
Au début elle n’était qu’une ombre puis ont à fusionné sans que je sache ni trop ni comment mais c’est arrivé. Elle ronge mon âme, mais elle me nourrit aussi. J’aime cette hypersensibilité même si j’en chie. Je suis heureuse d’être malheureuse. Je vis les choses autrement, à un niveau différent. Je suis triste mais je ressens tout, peut être trop intensément mais j’aime ca. J’aime passer deux heures à regarder un mur en sentant toutes les horreurs de la vie dégouliner de mon âme à mes joues. J’aime ne parler à personne et que personne ne me parle. J’aime que la musique tordent les boyaux jusqu’à ce que j’en chiale. Je nage dans une piscine de larmes, de contrariétés futiles et d’ego issues et j’aime ça. Je pleure en regardant des films, en lisant un livre, devant les tableaux de Frida Khalo, en cuisinant, en rangeant, en me lavant (beaucoup) mais j’aime ça. Ce ne sont ni des larmes de joies ni des larmes de tristesse ce sont des larmes de je ressens, j’existe.
En contre parti elles enrichissent ma créativité, exacerbent mon empathie, et décuplent ma sensibilité, en me construisant un monde que je suis la seule à entrevoir avec mes yeux mouillés… Je n’ai pas peur que ma dépression me quitte, j’ai peur de ne plus la mériter. Après tout, “ce n’est pas un signe de bonne santé mental que d’être adapté à une société malade.” Big up Krishnamurti.
Tu décris parfaitement ce qui ne s’écrit facilement selon mon avis. J’aime l’image que tu en fait. Continue comme ça.
Ecrit tout en finesse, moi je dis ENCORE!!