Olivia Nidaud, une jeune martiniquaise en route vers la Alvin Ailey !

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Crédit photo : Roi du château Styliste : Krystel Markos

@Crédit photo : Roi du château
@Styliste : Krystel Markos

Savoir se battre pour ses rêves. Viser les étoiles. Notre QUEENSPIRATION de la semaine, n’a pas peur de voir les choses et elle a bien raison. Elle s’appelle Olivia Nidaud, elle est danseuse professionnelle et elle vient d’être accepté à la Alvin Ailey School de New-York. Son histoire, elle est entrain de l’écrire et elle a accepté de nous la raconter.

Wendie – Hello Olivia, peux-tu te présenter pour nos lectrices/lecteurs ?

Olivia – Je m’appelle Olivia Nidaud, j’ai 21 ans, je suis originaire de la Martinique. Je suis danseuse en formation depuis maintenant 5 ans. Après l’obtention de mon bac L, au lycée Georges Brassens dans le 19ème arrondissement, spécialisé art/danse, que j’ai eu la chance de faire en horaire aménagé, j’ai pu officiellement commencer ma formation au sein de l’école Rick Odums À Paris 9ème .

Wendie – Tu es partie très jeune de la Martinique pour poursuivre ton rêve de danseuse. Depuis combien de temps pratiques-tu ?

Olivia – J’ai commencé la danse à l’âge de 6 ans. J’ai fait 9 ans de danse classique et je suis partie m’installer en France à mes 16 ans. C’est à ce moment que j’ai décidé de faire de la danse mon métier.

Il n’y a pas de conservatoire aux Antilles donc je n’avais pas de justificatif qui attestait de mon niveau. J’ai du passer par le conservatoire avant de passer une audition pour intégrer l’école Rick Odums.

C’est à cette époque que j’ai découvert le jazz et le modern. Cela m’a permis de découvrir différentes techniques. Un peu plus tard, je me suis mise au contemporain.

Wendie – Il y a malheureusement eu un événement qui t’a poussé à changer tes plans …

Olivia – Oui, malheureusement au cours de ma formation, j’ai commencé à avoir des douleurs au niveau des épaules. J’avais ce que l’on appelle des « bursites » : des inflammations de la capsule qui protège des tendons. Je suis donc rentrée en Martinique pour me soigner. J’en ai profité pour y donner des cours de danse classique dans mon ancien club de GRS. Je donnais aussi des cours de classique aux enfants.

J’ai aussi eu l’opportunité de prendre des cours avec Murielle Bedot (danseuse de modern jazz) qui a ouvert la compagnie Idylle que j’ai d’ailleurs intégré lorsque j’étais là bas. J’ai aussi pu découvrir le « Heel Mouv », la danse sur talon et le danse africaine avec la compagnie de la chorégraphe Rira Ravier. Ça m’a fait du bien de découvrir tout cela et surtout d’être chez moi et de pouvoir en profiter.

En 2016, je décide de revenir sur Paris suite aux conseils de mon entourage. A mon retour, j’ai pu réintégrer l’école Rick Odums avec pour seul objectif de partir à New York et de tenter ma chance. En mars dernier, on décide avec une amie de partir passer une audition à la Alvin Ailey School pour une formation en 3 ans, formation pour laquelle on a toutes les deux été prises :).

Wendie – Quelle est ta réaction à l’annonce de la nouvelle ?

Olivia – A ma grande surprise, j’étais très calme. Au moment des auditions, j’ai pris conscience que les auditions ne seraient clairement pas le plus gros du boulot. Pour moi, tout commencera réellement en septembre, lorsque les cours commenceront. Je suis contente de partir et d’avoir réussi mais je suis très focalisée sur ce qu’il me reste à faire.

Wendie – D’où te vient ta passion pour la danse ?

Olivia – Je pense qu’elle me vient de ma mère. Elle est professeur de sport et elle a toujours été amoureuse de la danse. Si elle avait pu, elle aurait fait de la danse mais elle s’est blessée. Je pense que c’est elle qui m’a transmis son amour pour la danse et le sport. C’est un peu dans la famille.

Wendie – Quels sont les sacrifices que l’on doit faire pour atteindre ce niveau ?

Olivia – A mon niveau, le premier sacrifice a été de partir de la Martinique pendant mes années lycée. A l’époque, je n’avais pas l’impression de faire un sacrifice mais avec le recul, je me rends compte qu’il y a des choses que je n’ai pas pu vivre.

Pour être danseur, il faut être motivé, rigoureux, il faut faire attention à ce que l’on mange sans pour autant faire de régime, bien dormir. On est notre propre outil de travail donc il faut toujours être concentré sur ses objectifs. Il faut garder le niveau car c’est un domaine en perpétuelle évolution. On ne peut pas se reposer sur ses acquis. Il faut toujours essayer de faire mieux.

Wendie – Depuis quelques mois, tu as lancé une campagne de crowdfunding afin de t’aider à financer ton départ et ton année pour l’école Alvin Ailey à New York. Peux-tu nous en dire plus ?

Olivia – Une fois acceptée à l’école, je découvre dans un premier temps la lourdeur des démarches administratives mais surtout je découvre que pour obtenir mon visa américain, on me demande d’avoir à ma disposition, sur mon compte, la maudite somme de 36 000 dollars.

J’ai décidé de lancer une campagne de crowdfunding car après avoir été frappé aux portes des banques, elles m’ont toutes refusé mon prêt sous prétexte que la danse n’était pas un secteur certain. Dès le lendemain des différents refus, j’ai décidé de lancer cette campagne.

Il y a une phrase de Serge Marjollet qui dit « le possible n’offre que peu d’avantages. Viser l’impossible. ».Et je me suis dit qu’il avait raison et qu’il fallait que je fasse tout ce qui était en mon pouvoir pour réaliser ce rêve.

Aujourd’hui nous en sommes à près de 10 000 euros de dons sans compter les entreprises et administrations que je démarche qui pourraient aussi m’aider à atteindre l’objectif. J’ai jusqu’à fin août pour atteindre les 36 000 euros.

Wendie – Tu as aussi créer une association qui porte ton nom O.L.I.V.I.A (Oser. Lancer.des InitiaVies. Audacieuses).

Olivia – En effet, cette association a pour but de mettre en valeur tous les jeunes qui veulent lancer des initiatives audacieuses.

Pendant la campagne, j’ai été contacté par la maman d’Iman, un jeune martiniquais de 13 ans, qui veut être danseur. Elle m’a contacté en me disant que c’était le rêve de son fils et qu’elle souhaitait me soutenir en espérant que chaque martiniquais pourrait un jour réaliser ce rêve sans vivre les mêmes obstacles que les miens. Elle est là toute la volonté de l’association, ouvrir la voix à la future génération.

Wendie – Quels conseils tu donnerais justement à ces jeunes danseuses ou danseurs qui rêvent de cette vie de professionnel?

Olivia – Je leur dirai que la danse, c’est une répétition. Ça demande énormément de travail, de patience, d’observation. Il faut quand même garder en tête que le but c’est de s’amuser. Le seul obstacle que l’on peut avoir à dépasser dans la danse, c’est nous même.

On met toujours en avant l’aspect compétitif de la danse, mais la danse, c’est surtout de belles rencontres. On ne peut jamais remplacer quelqu’un ou être remplacé par quelqu’un. Il faut aussi être humain et pouvoir transmettre des émotions. Et enfin, il faut réussir à mettre de la distance entre la danse et soi. Surtout lorsque l’on nous dit non, ce n’est pas le danseur en tant que personne que l’on rejette mais ça proposition artistique. Ça évite certains complexes.

Wendie – Comment tes parents t’accompagnent dans cette aventure ?

Olivia – Ma mère est toujours partie du principe, que ce soit dans la danse ou autre, que si je voulais faire quelque chose, je devais lui proposer un projet tout fait. Il fallait que je lui montre que j’avais pensé à tout. Ma mère savait que j’était très peureuse à la base, et au départ elle me demandait comment il était possible que je veuille partir m’installer en France, toute seule. A partir du moment où elle a vu que ma peur avait disparu, elle m’a dit que si j’arrivais à mettre mes peurs de côté, c’est que je parviendrais à aller au bout de ce que je voulais. Elle m’a beaucoup aidé.

Et mon père aussi me soutient beaucoup. Le monde de la danse est loin de son domaine, mais comme pour ma mère, ma détermination a fini par avoir raison de lui. Je suis très reconnaissante d’avoir ma famille à mes côtés.

Wendie – On sent que tu es déjà très mature pour une jeune femme de 22 ans. D’où te viens-t-elle ? 

Olivia – Je dois cette maturité à ma mère. Elle m’a toujours emmené partout avec elle. J’allais au lycée avec elle, et surtout j’ai toujours été une petite fille très curieuse qui écoutait tout et qui gardait tout dans un coin de sa tête. C’est en grandissant que j’ai pu déchiffrer petit à petit ce que j’avais enregistré.

J’ai aussi la chance d’avoir une maman qui explique beaucoup les choses. Elle m’a transmis cette méthode d’observation du monde. J’aime comprendre pourquoi les gens ne se comprennent pas. Ça m’aide beaucoup dans la danse. Je ne me sens jamais inférieure par rapport à mon âge, je ne manque jamais de respect, mais je ne me sens jamais inférieur.

Wendie – Qu’est ce qui fait de toi une Reine Des Temps Modernes ?

Olivia – Je fais de mon mieux pour donner le meilleur de moi même dans ma discipline, en étant dans mon temps. J’essaye de prendre exemple sur des gens du passé qui ont brillé pour faire au moins aussi bien, sinon mieux qu’eux. Je pense qu’une reine doit être pleine de bienveillance, d’amour et de joie. C’est ce que j’ai envie de donner et de transmettre autour de moi.

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Si vous souhaitez aider Olivia à réaliser son rêve et à intégrer en septembre, la prestigieuse école de danse américaine Alvin Ailey school, n’hésitez pas à faire un don ! [https://www.leetchi.com/c/projets-de-olivia-19713478] « Ce sont les petites ruisseaux qui font les grandes rivières ! »

 

1 COMMENTAIRE

  1. Merci à Wendie une jeune qui qui met d’autres jeunes en valeur et qui montre que l’on peut sortir des sentiers battus de l’information une création innovante

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