De la représentation

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Que vous y preniez part allègrement ou qu’au contraire, cela vous passe par-dessus la tête, vous n’avez pu échapper à la tornade, que dis-je, à la révolution #BlackPanther. D’aucuns se plaignent de l’engouement que ce film suscite ; après tout, T’Challa n’est pas le premier super-héros Noir ayant fait l’objet d’un film. Effectivement, on en a vu d’autres : Blade, The Meteor Man, Hancock etc. alors pourquoi tout ce foin autour d’un AUTRE film d’action Hollywoodien ?

J’ai passé mes années adolescentes à Limoges (87 represent !) et comment dire…celleux qui savent, savent…Pour vous donner le topo : au lycée, tous niveaux et classes confondus on était à peine une dizaine de noirs. Voilà, voilà. Tout ça pour dire, que j’ai l’habitude de déclarer que si j’ai survécu à mon adolescence c’est parce que j’avais la chance de retourner au bled régulièrement et aussi grâce aux séries américaines.

À cette époque sur MCM, les samedis étaient consacrés aux séries comme : Martin, Moesha, The Parkers, The Steve Harvey Show, The Bernie Mac Show etc. Toute fanatique de Buffy Contre les Vampires que j’étais, c’était plaisant et rassurant de voir des gens qui me ressemblent à la télé, de voir des noir.e.s tomber amoureux les uns les autres, avoir des carrières, aller à l’université etc. Dans un paysage audiovisuel où l’offre de figures ou personnages noirs consistaient en Pépita, Mya Frye et autres Giant Coucou, les séries américaines étaient une bouffée d’air frais. Il serait malhonnête de ma part d’affirmer que les images qui circulaient étaient seulement négatives. On parle d’une époque, pas si lointaine d’ailleurs, pendant laquelle les noirs dominaient encore la scène hip-hop et RnB, de l’époque de l’équipe de France « Black, Blanc, Beur » (!) Nous avions pourtant soif de nous voir autrement que comme artistes et/ou sportifs.

Je vous le concède, les séries dont je fais mention sont toutes problématiques d’une manière ou d’une autre : sexisme, colorisme voire même misogynoir. De plus, les rares fois qu’un personnage africain y apparaissait, c’était une grossière caricature.

Depuis quelques années, un changement de narratif s’opère et il est effectué par nous et pour nous. Black Panther est, depuis des lustres, le premier film avec un casting majoritairement noir qui ne traite ni d’esclavage ni de gangs de rue. Les femmes présentes dans ce film sont les égales des hommes, limite elles sont plus rationnelles qu’eux et ne s’en laissent pas imposer. Et que dire du fait que ce sont des actrices au teint foncé et aux cheveux crépus qui sont mises de l’avant!

Le pouvoir de la représentation n’est pas à prendre à la légère. J’en veux pour preuve les énergumènes qui sont montés aux barricades à la simple évocation d’un James Bond Noir…Alors oui, Black Panther n’est qu’un film, et aucun de nous ne s’est mis en tête que notre libération et notre autodétermination se fera à cause d’une production Hollywoodienne.

Celleux qui ne comprennent pas à quel point l’idée même d’un superhéros noir ET africain, issu d’un pays d’Afrique (tout imaginaire soit-il), dont la destinée n’a été ni interrompue ni corrompue par la colonisation est puissante, sont priés de ne pas déranger celleux que ça enjaille.

WAKANDA FOREVER!

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