Peur d’aimer

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C’est en écoutant toute cette poésie, tous ces mots chargés des peurs des hommes, que je réalise combien le fossé à l’amour est abyssal. Plongé et emmitoufflés dans leur crainte, les hommes ont oublié de vivre et les femmes ne savent plus ressentir.

Ils ont gonflé la littérature de leur orgueil et ont omis que les plus belles histoires sont celles que la vie nous offre à traverser, aussi imparfaites soient-elles. Imparfaites elles le sont, pour sûr, mais quand arrive le terme de la vie et qu’on est nourri de nostalgie, on réalise qu’on ne voudra rien changer à l’histoire, aussi chaotique fut-elle. Car de ce chaos sont nés les moments de bonheur qui les ont portés toute leur vie, moteur de cette existence intrépide. Du bouleversement de leur cœur a jailli les meilleurs souvenirs, ceux qui nous transportent de jour en jour, jusqu’à arriver au bout du chemin. Alors oui, les mots ont été dits maladroitement, les gestes ont parfois été brusques, les cœurs ont été brisés plus d’une fois. Mais la beauté de ce partage réside dans le chemin parcouru, ensemble, du début à aujourd’hui. De cet instant où il n’était qu’un inconnu avant de devenir quelqu’un puis l’autre moitié d’elle. C’est dans l’extinction de ces jours qu’on reconnaît la vie qui a été dans les printemps de la jeunesse quand, de leurs maladresses, ils trouvaient toujours les mots qu’il faut pour embellir l’amour et les gestes tendres qui ont mené jusque-là. Main dans la main.

 

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