Il y a des rêves qui se construisent, se fomentent, se couvent. Et il y a ces rêves qui se vivent, s’expérimentent, vous surprennent. Notre QUEENSPIRATION de la semaine s’est laissée surprendre par ses rêves. Gwladys, plus connue sous le nom de Kaly, est une art-iviste. Depuis près de 20 ans, elle pense, crée et construit en faveur d’une industrie musicale antillaise reconnue et respectée.

Portrait Kaly

RTM | Bonjour Kaly, pour commencer peux-tu te présenter à nos lectrices et lecteurs ? 

Kaly | Bonjour à toutes, je suis Glawdys, plus connue sous le pseudo de Kaly. J’ai 39 ans et 3 enfants. Depuis 15 ans, je travaille pour un magazine de presse papier où j’ai commencé en tant qu’assistante de la rédaction, puis assistante de communication.

Je suis une passionnée de musique. Cela fait presque 20 ans que je suis activiste dans le secteur de la musique. Je suis également la fondatrice de Hit Lokal, association qui promeut et récompense les artistes d’Outre-Mer.

RTM | Revenons sur tes débuts. Comment sont nés ton intérêt et ta passion pour la musique ?

Kaly | J’ai eu le déclic en sound-system. A l’époque, avec mes cousines, nous fréquentions régulièrement les Sound System à Paris. Je me souviens notamment de la finale du championnat de Sound System où s’affrontaient deux groupes guadeloupéens : Arawak et Blackwarell. Nous avions une caméra avec nous et nous avons décidé de filmer. Peu de temps après, il y a eu le premier concert d’Admiral T à Paris que nous avons également filmé.

A l’époque, il n’y avait pas de sites qui tendaient le micro aux artistes locaux. On s’est dit, qu’il fallait lancer un site sur lequel on diffuserait les vidéos qu’on avait. On a voulu proposer des interviews et du contenu.

RTM | Comment se nommait cette plateforme ? A l’époque, vous étiez des précurseurs des médias urbains…

Kaly | Clairement. Lorsque nous lançons dancehallk-riB1.com, on souhaitait dans un premier temps valoriser les artistes guadeloupéens et martiniquais.  C’était les artistes que nous avions à notre portée.

Non seulement il n’y avait pas beaucoup de plateforme, mais surtout il y avait très peu de femmes dans ce milieu. Du coup, toutes les 3, on marquait les esprits.

Nous étions hyper motivées, et rapidement on nous a fait confiance. De fil en aiguille, nous avons même eu l’opportunité de rencontrer des artistes jamaïcains.

“Il faut garder en tête que si des cérémonies telles que NRJ Music Awards, ou les Victoires de la musique nommaient les artistes ultramarins régulièrement dans leurs cérémonies, Hit Lokal n’aurait peut-être pas lieu d’être.”

RTM | Combien de temps durera cette aventure ?

Kaly | L’aventure dancehallk-riB1.com commence vers 2003 et prend fin en 2007. Mes cousines n’étaient plus très motivées. J’ai trouvé un CDI. J’ai donc levé le pied. A la fin de cette expérience, j’ai quand même poursuivi les interviews en solo. Puis j’ai été invité à rejoindre l’équipe Street Diamond  à la radio. J’ai continué à filmer des shows sur Paris, notamment les shows du 63 pwod avec Freepon, G-Skalp, Dasoul et Cyrio. 

RTM | Qu’est-ce qui t’a séduite dans cette culture des Sound-System ?

Kaly |  Nous étions très intéressées par la culture Rasta avec mes cousines. Nous ne portions pas de locks mais les valeurs revendiquées par cette philosophie faisaient écho en nous.

C’est assez drôle de voir qu’aujourd’hui il y a une mode autour du véganisme ou du bio, par exemple, alors que les rastas ont toujours prôné ce style de vie. Ils nous interpellent sur l’oppression et “Babylon”, sur l’importance de faire par soi même et de ne pas attendre une main providentielle depuis des décennies. Les Sound system m’ont permis d’être au plus près de cette philosophie, et surtout la musique m’a sensibilisé à bien d’autres thématiques.

RTM | Comment commence la collaboration par la suite avec Street Diamond ?

Kaly | L’un des fondateurs, Tallojah, m’avait repéré à l’époque du site. On devait être en 2004. Il m’a proposé de rejoindre l’équipe. Au départ, je ne voulais et ne pouvais pas, puis les choses ont fini par se débloquer. Même en ayant ma fille quelques années plus tard, j’arrivais à dégager du temps. Je prenais vraiment du plaisir à y aller. J’apportais ma touche lokal, mes playlists, ma chronique Agenda, et j’ai animée quelques émissions en solo.

RTM | En parlant d’interviews, il y en a-t-il une qui t’a marquée ?

Kaly | Je dirai Yaniss Odua. C’est une personne que j’apprécie beaucoup aussi bien humainement que musicalement. Quand il répond aux interviews il est hyper sincère. Ce sont toujours des interviews intéressantes à faire.

RTM | Tu en parlais plus tôt. En 2007, tu trouves un CDI. Quelles étaient tes ambitions, tes rêves de carrière ?

Kaly | Je n’ai jamais eu de rêves. Je commence tout juste à en avoir. J’ai fait un bac Tertiaire, puis un BTS assistance de direction que j’ai raté et que j’ai repassé en candidat libre l’année d’après tout en travaillant en même temps.  Ensuite, j’ai eu une période de chômage, j’enchainais les petits boulots puis j’ai été recrutée en tant qu’assistante de direction dans la boite où je suis encore aujourd’hui.

Il y a 7 ans, j’ai pris conscience que j’avais beaucoup de compétences dans le multimédia mais aucun diplôme. Poussée et motivée par mes collègues, j’ai pris un congé individuel de formation pour obtenir une Licence en multimédia. Cela m’a permis de valider des compétences dans le web, la communication et le digital.  A l’obtention du diplôme, j’ai ressenti une petite frustration de ne pas pouvoir poursuivre en Master comme mes camarades, mais cela reste dans un coin de ma tête.

Portrait Kaly

RTM | Quand on t’écoute, ça paraît assez évident que tu donnes naissance au projet Hit Lokal. Quelle fut la genèse de Hit Lokal ?

Kaly | Déjà à l’époque de dancehallk-rib1.com, j’imaginais une cérémonie dédiée au reggae dancehall. Collaborer avec Street Diamond m’a permis de m’ouvrir à d’autres styles musicaux et d’autres artistes. Puis, je rencontre Kaiser, président de l’asso Jwé Son Lokal qui, à l’époque, avait pour projet, avec d’autres associations, d’organiser les LMA (Lokal Mizik Awards). Ce projet, n’aboutit malheureusement pas.

En parallèle, j‘avais en tête de lancer un top 50 pour l’Outremer car Hit Lokal au départ, c’est un top. J’en parle à Kaiser qui me dit banco tout de suite. On crée un logo, un site puis Kaiser me dit le Top, c’est sympa, mais qu’il fallait organiser un événement pour marquer les esprits. Au lancement, Hit Lokal Awards, c’est récompenser les meilleurs clips de l’année 2012. On fait notre sélection, on classe les vidéos en fonction des vues sur Youtube (chose que l’on faisait à la main, à l’époque) et on envoie des emails aux artistes.

Quand on écrit à Admiral T, je me retrouve à échanger avec son manager qui me dit « votre idée est top, mais il faut faire des catégories. Vous ne pouvez pas mettre tout le monde dans le même panier ». C’est à ce moment-là qu’Hit Lokal a pris un premier virage avec la mise en place de catégories.

Le second virage s’opère suite à un échange avec Bruno Tuwoski qui a voulu comprendre notre fonctionnement et notre sélection. Il nous demande ce qui est prévu après les votes d’un point de vue événementiel. Nous avions prévu de faire un afterwork intimiste avec les artistes et un peu de public. Et là il nous dit « mais, non mais il faut faire du live ! ».  Et là on se dit, ok il faut viser plus haut.

J’ai contacté Captain Nico pour lui demander son avis sur le projet. Il me conseille en me disant, « si vous faites une cérémonie, il faut la faire en semaine, les artistes ne seront pas disponible le week-end». C’est ainsi qu’on réserve une salle dans un théâtre de 200 places un mardi soir, en 2013, à Paris pour la première édition des Hit Lokal Awards. Bruno nous a accompagné pour structurer le live. Kaiser se charge de recruter les musiciens pour le band qui va accompagner les artistes. De fil en aiguille, le projet s’est construit.

Pour la première édition, nous avons été complet sans même avoir fait beaucoup de publicité. Je pense que l’on ne réalisait pas vraiment ce que l’on faisait, c’est la passion qui a parlé. C’est le lendemain de la cérémonie, lorsque tout le monde en parlait sur Twitter que l’on s’est dit, ok, on l’a fait.

RTM | 1 édition, puis 2, puis 3… 9 ans plus tard vous êtes toujours là et le projet n’a cessé de grandir. 

Kaly| Les choses se sont faites doucement. Nous avons commencé au théâtre Adyar à Paris au pied de la Tour Eiffel. On y est resté deux ans. Puis on est parti au cinéma Gaumont à Aquaboulevard. Cétait la pire édition de toutes. Une vrai catastrophe. Le commercial qui nous a loué la salle n’avait aucune notion technique et c’est sur place, le jour J, que nous réalisons que l’écran du cinéma absorbait tout le son. Résultat, le live n’était pas du tout à la hauteur. Le son était pourri. Heureusement, ça n’a pas démotivé les troupes. Nous avons appris de nos erreurs et l’année suivante nous avons organisé la cérémonie du côté d’Issy Les Moulineaux avant de déménager, au Carré Belle Feuille où l’on est depuis maintenant 4 ans. C’est clairement la salle idéale pour notre événement.

Au niveau des partenariats également les choses se sont faites petit à petit. Il y a 8 ans, lorsque l’on se présente devant des partenaires pour leur parler d’une cérémonie qui récompense les artistes d’Outre-mer, on passe pour des ovnis, surtout que nous n’étions pas connus dans l’événementiel.

“On a tendance à oublier que les Antilles sont précurseurs en ce qui concerne l’utilisation et la prise en main des réseaux et plateformes.”

RTM | Quand je pense qu’au début tu me disais que tu n’avais pas de rêves (sourire)….

Kaly | Ce projet s’est clairement imposé à moi comme une évidence. Les choses sont arrivées petit à petit, les projets, les rencontres et l’association Hit Lokal qui n’a cessé de s’agrandir avec le temps.

RTM | Puis arrive 2020, et la crise du Covid bouscule tous les plans…

Kaly | Au début, nous pensions que cela ne serait que l’affaire de quelques mois. Comme beaucoup nous envisagions de simplement décaler la date. C’est important pour nous de permettre aux artistes de recevoir leurs prix, de se mettre sur leur 31, de remercier leur public. Le live, les rencontres c’est vraiment le coeur de notre cérémonie.

Toutes ces choses ne sont pas possibles en digital. Ce n’est pas la même chose. 

La situation ne s’améliorant pas, dès septembre nous avons réfléchi à un format d’émission pour pallier au live. Mais cela nous fait mal au cœur de voir que l’économie culturelle est complètement à l’arrêt. Nous espérons que les choses vont évoluer rapidement dans le bon sens. Nous avons une grosse pensée pour tous les techniciens et artistes privés de travail.

Pour pallier à ces deux années blanches, nous allons produire deux émissions pour la cérémonie. L’année 2020 a été riche en sorties de qualité. Ce serait dommage de ne pas célébrer cela. 

RTM | Après plus de 10 ans d’expérience dans l’industrie musicale en tant qu’activiste, quel regard portes-tu sur l’évolution de la musique caribéenne ?

Kaly | Les choses prennent énormément de temps. C’est très lent. Il faut garder en tête que si des cérémonies telles que NRJ Music Awards, ou les Victoires de la musique nommaient les artistes ultramarins régulièrement dans leurs cérémonies, Hit Lokal n’aurait peut-être pas lieu d’être.

C’est donc assez paradoxal de se rendre compte de l’inexistence de nos artistes pour ces structures et dans le même temps être taxer d’être communautaire. Nous assumons ce communautarisme. Si nous ne faisons pas de célébration de nos talents, qui le fera ? Nos artistes ont tout aussi le droit à ce genre d’événements de prestige.

Je me rends compte que dès que l’on tente de faire quelque chose pour notre communauté, on nous culpabilise.

La route est encore longue mais je constate quelques avancées.

Portrait Kaly

RTM | Plus tôt, tu nous parlais du manque de femmes dans l’industrie. Vois-tu une évolution ?

Kaly | Très peu. Surtout au niveau “lokal”, souvent les femmes sont aux postes de manager ou attaché de presse, mais on les voit peu à des postes de production, de direction de labels par exemple. Malgré l’émergence des réseaux sociaux, je ne vois pas de femmes animer ou présenter d’émissions seules sur la musique. Il faut qu’on fasse sauter certaines barrières.

De mon côté, j’ai la chance d’être entourée d’hommes bienveillants qui me poussent et m’encouragent à sortir de l’ombre.

RTM | J’aimerais qu’on se penche sur la question des streams aux Antilles. Tu travailles également sur cette question. Peux-tu nous en parler ?

Kaly | Il y a 3 ans, le label Emblématik nous avait déjà alerté sur le fait que les publicités n’étaient pas financés et calculés de la même manière pour les Antilles. Il nous avait aussi dit de nous pencher sur le streaming. Grâce à nos recherches, nous nous sommes, en plus rendu compte que Spotify ne fonctionnait pas aux Antilles françaises mais plus largement dans la Caraïbe*. Comment la Caraïbe, que l’on considère certes comme des confettis, mais qui musicalement représente une influence colossale pour le monde (à travers le Reggae, le Zouk, de la Dancehall, la soca ou la salsa…), soit privée du numéro 1 mondial du streaming ?

(*Depuis janvier 2021, certains pays de la zone Caraïbes ont accès à la plateforme)

En août dernier, suite à un de nos post, le député guyanais Lénaick Adam a contacté l’association et j’ai pu le rencontrer au Sénat et  lui expliquer en quoi l’absence de Spotify était pénalisante pour les ultramarins de (Guadeloupe, Guyane et Martinique).

Il faut avoir en tête que les labels, les maisons disques en national ne regardent que les streams. Les vues Youtube ne les intéressent pas. Il est donc important que les artistes et le public soient sensibilisés. Youtube nuit à nos artistes.

Le député a donc contacté Spotify courant septembre afin de les interpeller sur la situation. Ils lui ont répondu, expliquant qu’il y a quelques années, Spotify fonctionnait mais qu’il y avait un bug et que leurs équipes travaillaient dessus. Depuis octobre, nous n’avons pas de retour de leur part pour savoir si ce bug a été corrigé.

En parallèle, en octobre il y a aussi eu le mouvement « Libérez Spotify dans la Caraïbe », un ensemble de posts sur les réseaux sociaux relayés par des médias et des influenceurs pour mettre la pression à la plateforme.

La question du streaming soulève bien plus de sujets qu’on ne le pense. On entend souvent dire que les jeunes en Guadeloupe ne streament pas par exemple. Il faut se rappeler qu’aux Antilles 25% des jeunes sont au chômage. Ensuite, la couverture internet du territoire est loin d’être optimale. Certaines zones bénéficient d’un réseau peu performant. Enfin le coût des abonnements 4G aux Antilles sont loin d’être les mêmes que dans l’hexagone.

C’est simpliste de dire que nos jeunes ne veulent pas streamer. Il y a des sujets très politiques derrière cette situation. Celles et ceux qui permettent à nos  artistes de faire des bons scores en streaming sont essentiellement les personnes issues de la diaspora. C’est pour toutes ces raisons qu’Hit Lokal travaille actuellement sur sa propre certification de type disque d’or du SNEP.

RTM | Tu disais qu’aujourd’hui tu commençais à rêver. De quoi rêves-tu ?

Kaly | Mon déclic, je l’ai eu en voyant également l’évolution de Booska-P lancé en 2004. A la même époque que mon premier site dancehallk-rib1.com.

Je me rends compte que ce que je fais pourrait être un métier. Du coup, je commence à me projeter en entrepreneur. C’est drôle, car c’est le sujet du magazine dans lequel je travaille. Hit Lokal fonctionne déjà un peu comme une entreprise.

On a tendance à oublier que les Antilles sont précurseurs en ce qui concerne l’utilisation et la prise en main des réseaux et plateformes. Par exemple, Young Chang Mc avec son Lyrics de la semaine à l’époque. C’était l’un des premiers à proposer un format collaboratif avec sa communauté. Pareil pour Debrouya TV de Miki Debrouya. C’était avant les Kadarshian.

Nous avons vraiment cette appétence pour la nouveauté et l’innovation.

Nous avons grandit en entendant que la musique ce n’est pas un métier alors que dans les faits il y a énormément de métiers dans ce secteur. Je réfléchis et je me dis « pourquoi pas ? ». Je me projette bien comme entrepreneure culturelle ou chef de projet dans un label.

Portrait Kaly

RTM | Quels conseils donnerais-tu aux jeunes femmes noires qui ont des envies de carrières dans le secteur musical et culturel mais qui hésitent en pensant que ce ne sont pas des secteurs pour elles ?

Kaly| Je leur dirai que toutes les routes mènent à Rome.

Dans mon cas, toutes mes expériences sont autant d’atouts pour ma passion.

Quand on a un rêve, il faut le garder, le protéger. Parfois, il faut donner du temps au temps, rencontrer les bonnes personnes, s’identifier à des modèles parfois masculins s’il n’y a pas encore de femmes, vous serez peut-être les premières. D’où l’importance que des femmes entreprennent dans la musique et le fassent savoir. 

En ce qui concerne l’industrie musicale aux Antilles, il y a encore beaucoup à faire. Il y a de la place pour de nouvelles têtes. L’important c’est de ne pas se mettre de barrières, y aller étape par étape et ne pas se précipiter. Quand tu fais les choses de façon saine, tout finit par se mettre en place.

RTM | Et enfin, qu’est-ce qui fait de Kaly une RTM ?

Kaly | Je suis une Reine des Temps Modernes car j’ai pu rassembler des énergies diverses et positives autour de ce qui n’était qu’une idée au départ. J’y croyais tellement que cela a fini par se matérialiser. Nous avons pu voir que le fruit de notre travail, de nos efforts communs a eu un impact et que ce n’était pas vain.

Je souhaite être une source d’inspiration et de motivation d’abord pour mes enfants, mon conjoint, ma famille mais aussi pour les gens que je rencontre, qui me liront ou entendront mon parcours.

Savoir qu’en faisant simplement ce que j’aime, en transmettant ma passion, je peux orienter quelqu’un, c’est une vraie fierté.

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