Edwige Zohi lance Zramalêh, la première marque de Crochet Braids française

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Avez-vous déjà entendu parler des Crochets Braids ? Si vous êtes une férue de mode capillaire, certainement.

Dans le cas contraire, on vous propose aujourd’hui de découvrir la première marque française de mèches et extensions type Crochet Braids, Zramalêh. La créatrice est française, elle s’appelle Edwige Zohi, et elle nous fait découvrir sa marque lancée en 2016.

RTM | Bonjour Edwige, peux-tu te présenter ?

Edwige | Je m’appelle Edwige Zohi, j’ai 33 ans et je suis la créatrice de la marque Zramalêh. En parallèle, je suis aussi Data Analyst pour de grands groupes

RTM | En 2016, tu te lances dans l’aventure Zramalêh, la première marque française de mèches et d’extensions type Crochet Braids. Comment est né ce projet ?

Edwige | Il y a eu plusieurs éléments déclencheurs. Suite à la naissance de mon fils, j’ai eu une chute de cheveux causée par les effets secondaires de l’après grossesse. Je recherchais donc un nouveau style de coiffure à la fois rapide et pratique à effectuer moi-même qui me permettrait dans le même temps de protéger mes cheveux et de les laisser repousser.

En parallèle, lorsque j’ai repris mon activité à la fin de mon congé de maternité, je ne me retrouvais plus dans le rythme qui m’était imposé. A l’époque, j’étais consultante dans une filiale de Microsoft où je réalisais une mission pour Danone à Saint-Ouen. Il me fallait environ 2h pour me rendre sur mon lieu de travail. Il y a donc des semaines où je ne voyais pas mon fils. Je rentrais le soir à 23h, je faisais à manger, je tirais mon lait, et le lendemain à 7h j’étais déjà repartie. A cette période, je me suis posée beaucoup de question sur mon métier à savoir si il s’agissait vraiment de la carrière que je souhaitais avoir. Je me suis vite rendue compte que le problème ne venait pas de mon métier, mais de mon environnement. J’en ai parlé à ma direction et j’ai pu changer de mission. Je suis partie chez Orange, et les choses se sont arrangées. Cependant l’idée de créer quelque chose m’était restée dans la tête.

Mon mari qui ressentait mon stress à l’époque, me disait sans cesse « soit tu arrêtes complètement soit tu fais quelque chose que tu aimes ». Il savait que le domaine de la beauté me plaisait car j’avais tenu un blog pendant quelques années .

Un jour alors qu’il était en déplacement aux Etats-Unis, je lui ai demandé de me ramener des Crochets Braids. J’avais découvert le produit en regardant des tutos sur YouTube. J’ai testé, et j’ai tout de suite adoré. Je pouvais me coiffer seule, et en plus c’était rapide.

L’idée de créer une marque germait dans ma tête. Au début j’ai voulu simplement vendre des mèches. J’ai commencé à chercher des fournisseurs et puis très vite je me suis dit non, je vais créer ma marque de mèche, avec mon univers, ma vision. C’est ainsi qu’est née Zramalêh, il y a maintenant 2 ans.

RTM | A qui s’adresse la marque Zramalêh ?

Edwige | Zramalêh s’adresse aux femmes actives, indépendantes qui ont confiance en elle, qui aiment changer de tête et qui n’ont pas peur de mettre de la couleur dans leur vie. Avec Zramalêh, il est possible de se créer une multitude de coiffures qui pourront varier en fonction de ses envies et de ses humeurs.

J’aime aussi préciser que porter des mèches n’est en rien incompatible avec le fait d’avoir les cheveux naturels. On peut avoir les cheveux naturels et vouloir changer de coupe, mettre des mèches longues, courtes, de couleurs, faire des chignons. J’ai les cheveux naturels depuis 14 ans maintenant et j’aime pouvoir changer de tête avec mes Crochets Braids. Je considère que c’est complémentaire et que ça permet de faire des coiffures protectrices.

L’une des propriétés des mèches Zramalêh, c’est leur légèreté. Lorsque je cherchais des mèches, celle que je testais, étaient beaucoup trop lourdes, elles tiraient sur le cuir chevelu et provoquaient de la casse. J’ai donc voulu que les mèches Zramalêh soient légères pour éviter ces problématiques.

RTM | Que signifie Zramalêh ?

Edwige | Zramalêh vient de la langue guéré de Côte-d’Ivoire, dont je suis originaire et signifie « ce que dieu a poli ». Les guérés utilisent cette expression pour désigner la plus belle femme du village. Il n’y a pas plus beau que la Zramalêh. C’est aussi un hommage à l’une de mes tantes que l’on appelle la Zramalêh de mon village d’origine.

RTM | Où peut-on se procurer tes produits ?

Edwige | Les mèches et extensions Zramalêh sont disponibles en ligne sur notre site internet. Mais aussi sur les plateformes : Nana Box et Paraethnik. Nous avons aussi des revendeurs physiques dans le 91.

Zramalêh est également présente en Côte-d’Ivoire, à Abidjan via la plateforme Afrodite (plateforme de mise en relation entre particuliers et professionnels de la beauté).

RTM | Combien de temps a-t-il fallu entre la naissance de l’idée et le lancement de la marque ?

Edwige | Un an et demi. Il s’est écoulé plus de 6 mois de discussion et d’échange avec le fournisseur avant que je ne passe ma première commande.

Je prends mon temps avec Zramalêh. Je n’ai pas pris de prêt bancaire pour lancer la marque. J’ai utilisé mes économies donc je prends le temps de bien faire les choses. C’est mon âme que je mets dans cette entreprise.

RTM | Quelle a été l’étape la plus difficile à tes yeux et comment l’as-tu surmonté ?

Edwige | Le plus difficile a été de gérer la partie communication et marketing qui sont deux domaines très éloignés de mon cœur de métier. J’ai dû apprendre sur le terrain comme on dit.

Je suis de celles qui pensent que pour apprendre, il faut faire et surtout faire des erreurs. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas peur de me tromper car dans tous les cas je sais que j’aurais acquis de l’expérience.

RTM | Quelles sont tes ambitions avec Zramalêh ?

Edwige | J’aimerais que Zramalêh soit déployé en Europe et en Afrique. J’aimerais que la marque devienne leader sur ces marchés dans 10 ans. Dans une vision à plus long terme, j’aimerais que Zramalêh puisse ouvrir la première usine de mèches et de fibres créée par des africains. J’aimerais que la marque soit 100% africaine, de la production à la distribution. Je commence déjà à me renseigner mais je sais qu’il faudra du temps, donc j’avance étape par étape.

Toutes les marques de mèches qui existent aujourd’hui et qui sont implantées en Afrique, au Togo ou au Nigéria par exemple, ne sont pas tenues par des africains. J’aimerais que cela change dans les années qui viennent.

RTM | Quels ont été les moments marquants de la marque ?

Edwige | Sans hésitation, la réception des premiers convois venus de Chine par carton. Lorsque j’ai découvert tous les produits et que je me suis rendue compte qu’il fallait que je les vende. L’aventure se concrétisait enfin.

Il y aussi eu le lancement de la marque en Côte-d’Ivoire cet été, et le lancement à Paris en juin dernier.

RTM | Tu nous disais en début d’interview que tu étais maman d’un petit garçon. Comment parviens-tu à gérer ta double activité professionnelle, et ta vie de famille ?

Edwige | J’essaye d’être le plus organisée possible. Je me fais un programme de la semaine. Le soir, je m’occupe de mon fils. Une fois couchée, je m’occupe de Zramalêh et ensuite je passe du temps avec mon mari. Le week-end, je réserve au moins une journée à mon fils et à mon mari. J’essaye surtout de tout automatiser, faire en sorte que chaque chose ait un process afin que cela me prenne le moins de temps possible.

Je suis issue du monde de l’informatique, donc automatiser les choses ça fait partie de mon quotidien.

 

RTM | T’es-tu sentie soutenue dans cette aventure ?

Edwige | Mon mari a toujours été présent. Il est toujours prêt à me conseiller. Il est tout autant impliqué dans le projet.

En revanche, les choses ont été un peu compliquées au niveau de ma famille. Mon père ne comprenait pas par exemple. Il me disait « tu es cadre en France, pourquoi veux-tu vendre des mèches ?! ».

Je suis de nature rebelle donc je ne me suis pas laissée démonter.

RTM | Selon toi, quelles sont les qualités nécessaires pour entreprendre ?

Edwige | Il faut savoir cultiver le positif en toute chose, même si les choses ne marchent pas comme prévu. On apprend toujours de ses erreurs et c’est ce qui permet d’avancer. Il est important aussi de toujours se rappeler que l’on est chanceux. On a toujours de la « chance » par rapport à d’autres.

Je pense qu’il faut aussi savoir prendre son temps pour bien faire. On a toujours le temps. Quand j’ai commencé Zramalêh, il n’y avait pas de Crochet Braids sur le marché français, sauf que quand j’ai lancé officiellement la marque, entre temps des marques de Crochets Braids sont apparues. Je savais que ça allait arriver. Malgré cela, je n’ai pas voulu être dans la précipitation.

Entreprendre, c’est persévérer, s’améliorer et se remettre en question.

RTM | As-tu grandi avec des modèles ?

Edwige | Je n’ai pas grandi avec des idoles étant petite. Cependant, il y a plusieurs personnes de mon entourage qui de par leurs vécus et leurs résiliences m’inspirent. Leurs parcours m’inspirent et me boostent.

Certains films aussi peuvent m’inspirer. Le film La vengeance d’une blonde sorti il y a presque 10 ans m’a boosté par exemple. Plus récemment, il y a eu le film Walt before Disney.

RTM | Qu’est ce qui fait de Edwige une Reine Des Temps Modernes ?

Edwige | Je suis une Reine Des Temps Modernes parce que je n’ai pas eu peur de me lancer. Je n’y connaissais absolument rien au départ au monde de l’entrepreneuriat mais cela ne m’a pas empêché d’aller au bout de mon idée.

 

 

 

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