Bonne enfant, le duo qui repousse les limites de la créativité !

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Derrière Bonne Enfant se cachent Mariana et Michelle, deux jeunes artistes à l’univers tout aussi provoquant qu’inspirant. A l’occasion de leur premier défilé qui se tiendra le 10 septembre prochain, nous avons décidé de vous présenter non pas une, mais deux QUEENSPIRATIONS, aux looks insolents et à l’humeur rayonnante.

Wendie | Bonjour à toutes les deux. Est-ce que vous pouvez commencer par vous présenter à nos lectrices et lecteurs ?

Michelle | Michelle, 23 ans. Je suis née et j’ai grandit en Allemagne jusqu’à l’âge de mes 7 ans avant de partir m’installer en Belgique avec ma mère dans la partie Flamande. Je suis arrivée en France à 12 ans. Je ne parlais pas du tout un mot de français donc à l’école, à mon arrivée, j’étais très solitaire dans mon coin à cause de la barrière de la langue. Je m’exprimais à travers mes tenues.  J’aimais qu’on me voit. Ma mère étant ancienne miss et étant déjà extravagante de caractère, je pense que ça a déteint sur moi. Donc très jeune, j’ai commencé à dessiner, faire mes premiers tableaux et surtout j’ai commencé à personnaliser mes vêtements, mes chaussures et même à les vendre. C’est à cette période là que l’on s’est rencontré Mariana et moi.

Mariana | Mariana, 18 ans. Je viens de la République Démocratique du Congo. Oui, j’ai dit démocratique, même si ce n’est pas le cas… Je suis née dans une province qui s’appelle le Bandundu mais j’ai grandi à Kinshasa avec ma mère. Je pratique la danse depuis toute petite, notamment les danses traditionnelles congolaises. J’ai grandit dans un environnement où l’art est présent partout, et où tout permet de faire de l’art. A l’âge de 11 ans, je suis arrivée en France avec mes frères et sœurs pour continuer mes études.  Avec mon accent de blédarde au début, ce n’était pas simple de m’intégrer, donc je me suis créée mon monde, je dessinais, j’écrivais et je dansais. J’ai commencé à donner des cours de danse dans le centre dans lequel Michelle et moi nous nous sommes rencontrées.

Wendie | Justement comment vous vous êtes rencontrés ?

Michelle | On s’est toutes les deux retrouvée dans cette petite ville, un peu paumée dans le 95 à Fosse. C’est la campagne, personne ne s’intéresse à la mode. Il y avait juste un petit centre de danse dans le quartier. On a un ami en commun Manu, qui avait parlé de moi à Mariana qui donnait des cours de danse là bas. Un jour j’y suis allée, et dès notre première rencontre, ça a été le coup de foudre. C’était il y a 6 ans maintenant.

Wendie | Vous formez le duo Bonne Enfant ? Qu’est-ce que Bonne Enfant 

Bonne Enfant | Bonne Enfant, c’est de la danse, de la mode et de la musique. Nous créons des concepts authentiques et originaux à partir de nos arts. On aspire à révolutionner les domaines dans lesquels on évolue. Bonne enfant, c’est un créateur de concept !

Wendie | A quel moment vous avez décidé de commencer à travailler ensemble et de créer Bonne enfant ?

Michelle | Ca s’est fait progressivement et inconsciemment. On avait l’habitude déjà de créer nos propres vêtements pour les différents battles auxquels on participait. On trouvait que les autres étaient trop ordinaires. On voulait se différencier.

Mariana | Ensuite, il fallait se trouver un nom.  On a choisi Bonne Enfant parce que dans l’imaginaire commun ça représente la joie,  le smile, les couleurs, notre état d’esprit.

Wendie | Vous préparez d’ailleurs votre premier défilé « Bonne Enfant Fashion Show ». Vous pouvez nous en dire plus ?

Bonne Enfant | On a décidé d’organiser ce premier défilé parce qu’on avait fréquemment des demandes sur les tenues que l’on créait pour des événements ou des soirées. On nous faisait beaucoup de compliments. Nous nous sommes donc dit que nous devions arrêter de faire les égoïstes, et qu’il était temps de faire reconnaître notre travail.

Le 10 septembre prochain, on invite tous ceux qui veulent découvrir l’univers Bonne Enfant, à venir partager avec nous notre premier défilé qui se tiendra à l’espace Albatros à Montreuil de 19h à 2h du matin. Il y a aura un défilé, un jam pour s’ambiancer après, de la bouffe et plein d’autres surprises.

Wendie | Personnellement, j’ai adoré le teaser de l’événement. Vous mettez vachement en avant la diversité : des hommes, des femmes, des gays, des minces, des gros … Pourquoi c’était important pour vous ?

Mariana | C’est important pour nous de mettre en lumière les personnes marginalisées. On veut que les personnes qui un jour se sont senti exclu se sentent chez elles dans l’univers Bonne Enfant. Le monde, c’est la diversité. Plus il y a de diversité, plus il y a de création et de créativité.

Wendie | Comment vous décrirez le style artistique Bonne Enfant ?

Mariana | Changeant ! Notre style évolue en fonction des périodes, des époques et des choses qui nous inspirent. On fonctionne par « mood ». On s’inspire aussi bien des années 90, que des années 20, que des années 50.

Michelle | On ne s’impose aucune barrière. Pour nous le vêtement, c’est un déguisement. On s’amuse de ça. On prend du plaisir à s’habiller, à confectionner, on choisit un thème et on y va à fond.

Mariana | Pour nous, se déguiser ce n’est pas un terme péjoratif. Le déguisement permet d’exprimer différent pan de notre personnalité, un peu comme pour les Drag Queen qui nous inspire énormément d’ailleurs.

Bonne Enfant | On aime aussi beaucoup les couleurs. On aime provoquer des réactions à travers nos tenues. Bonne Enfant, c’est la vie en couleur, la gaîté, car un monde en noir et blanc, c’est triste.

Wendie | Bonne Enfant, ce n’est pas que de la mode comme vous nous le disiez au début, c’est aussi de la danse et de la musique.

Michelle | On fait ce que l’on aime faire. Ce sont les domaines qui nous caractérisent. On chante en marchant, on danse en marchant, et on aime créer des vêtements.

Mariana | En France, on dit souvent qu’il faut choisir le domaine dans lequel on veut se spécialiser. En ce qui nous concerne, notre philosophie c’est « si tu sais faire quelque chose, fait le à fond ». On sait crée des vêtements, on sait danser, et chanter. Donc pourquoi choisir ?!

Wendie | Qu’est-ce qui vous inspire en ce moment ?

Michelle | Les métros et les cabarets.

Mariana | Les perruques et les personnes hors du commun (ex : la femme à barbe).

Wendie | Comment vous vous répartissez les tâches ? 

Michelle | Je m’occupe de toute la partie confection des tenues (coutures).

Mariana | Je dessine et m’occupe du stylisme. On a chacune nos domaines de compétences. Mais ça reste un vrai travail d’équipe car les idées on les a ensemble. On est très connectée.

Wendie |En parlant de connexion, comment décrirez vous votre relation ? Ce n’est pas toujours évident de travailler avec sa meilleure amie.

Bonne Enfant | Evidemment, ça ne “match” pas tout le temps. Ce n’est pas la vie en rose tous les jours. On s’embrouille souvent. On se crie dessus, l’une tente de parler plus fort que l’autre mais on arrive toujours à trouver un compromis. C’est comme dans une relation de couple, on prend le temps de s’écouter, d’écouter ce que l’autre a à dire.

On a la même vision, les mêmes objectifs, donc on sait ce que l’on doit faire pour y arriver. Si on veut que ça marche il faut que l’on mette chacune notre égo de côté. On a cependant la chance de se comprendre, d’être sur la même longueur d’onde de folie.

Wendie | Vous rêvez de quoi avec Bonne Enfant ?

Michelle | Je rêve de pouvoir vivre de ma passion avec Mariana. J’ai du mal à me projeter, je vis le moment présent. Je sais juste qu’on ne veut pas être à la mode mais on veut créer la mode.

Mariana | J’arrive à me projeter, moi parcontre :). Je t’explique. Je nous vois conquérir le monde, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique, les Etats-Unis. Je vois notre marque reconnue à l’international. Je nous vois faire des shows de danse sur toute la planète, et avoir tout plein de boutiques Bonne Enfant dans toutes les métropoles.

Mais si ça marche, on veut aussi pouvoir aider. On a toutes les deux des projets humanitaires. Personnellement, j’aimerais pouvoir créer une école pour les enfants sorciers au Congo. J’ai grandit en voyant des enfants grandir dans la rue simplement parce que le prêtre de l’église du coin de la rue avait décidé que la pauvreté de la famille était due à l’enfant que l’on traite de sorcier. C’est une vraie épidémie au Congo.

Wendie | Quelles sont les plus grosses difficultés que vous rencontrées ou que vous avez dû rencontrer ?

Michelle | L’argent, le nerf de la guerre. Même si parfois on doit manger des pâtes et des pâtes, on sait que l’argent que l’on investit, on l’investit pour notre rêve

Mariana | L’argent peut être un frein mais ça ne peut pas être un arrêt. L’argent c’est un moyen. Mais on trouve toujours des solutions. On crée à partir de tout, et il y a toujours un moyen des choses à moindre coûts : à la croix rouge, en friperie…

Wendie | Est-ce que vous avez des modèles ?   

Michelle | Mon oncle et ma mère. Mon oncle parce qu’il est sapeur.  Je le trouve tellement stylé. Il a des chapeaux de toutes les couleurs, des chaussures en peau de je ne sais quoi, des cannes pour chaque tenue… Un jour il sera habillé tout en jaune, le lendemain tout en bleu, le surlendemain tout en blanc. Il m’inspire beaucoup.

Mariana | Ma mère et ma tante. Leurs photos m’ont beaucoup inspiré. Elles étaient trop bien habillées. Tout allait avec tout et tout était trop stylé, trop fashion.

Bonne enfant | Pour la motivation, on s’inspire beaucoup l’une de l’autre. On s’inspire également de femmes qui ont réussit, qui ont eu des parcours difficiles, des femmes artistes parce qu’elles nous montrent indirectement que si tu crois en quelque chose tu peux le faire. Il peut y avoir des bas, mais tu peux toujours te relever. On pense notamment à Nina Simone, Tina Turner, Joséphine Baker…

Wendie | Qu’est ce qui fait de vous des Reines Des Temps Modernes ?

Mariana | On vit dans notre temps sans être de notre temps. On se considère un peu de tous les temps. Reines, parce que on apporte quelque chose de nouveau, qui prône la puissance de la créativité. On assume ce que l’on fait, on sait où l’on va, on assume nos choix, on prend les décisions qu’il faut et on encourage d’autres Reines et Rois à sortir de leur cocon.

Michelle | Je pense que le fait d’assumer ce que on est aide d’autres personnes aussi à s’assumer. Evidemment, tu n’es pas obligé d’être extravagant pour être toi même. Nous sommes des Reines Des Temps Modernes parce que l’on veut créer notre royaume Bonne Enfant, et encourager les autres à créer leur royaume en étant ce qu’ils sont.


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