Le temps d’une seconde

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Il a fallu d’une seconde. Et d’une autre.
La première pour me faire basculer dans l’anéantissement le plus total. La frayeur omniprésente. L’absence d’existence.
Paradoxalement, c’est cette existence qui se poursuit qui pulvérise celle qui était. Par la frayeur de ce moment qui s’est disséminé à tous les autres.
Elle a fait renaître l’anesthésie du cœur qui s’était dissipée.
Mais la peur est telle qu’elle emporte tout avec elle, et ne laisse que l’impression de vivre. Les gestes sont mécaniques, guidés par aucune émotion. Ils sont robotiques, à l’image du cœur qui, pour se protéger, cesse de ressentir.
Survient enfin l’autre seconde. La deuxième. Ce petit basculement qui anéantit l’état initial. Refait vivre l’identité première. Celle dissimulée après la collision. Pour se protéger. Elle survient après un lâcher prise douleureux. Crise de larmes pour conscientiser le choc. Avec sa brutalité. Sa violence. Et tous les émois qui sont restés emprisonnés durant des jours. Ses poisons infectieux.
Mais derrière la lourdeur de ce traumatisme et de la peine ressentie, les larmes qui se versent témoignent de la promesse d’un futur léger.

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