J’ai découvert le mannequin Adwoa Aboah l’année dernière, alors que j’étais en quête d’interviews inspirantes pour l’écriture et la production de la saison 2 de notre web-émission Reine Du Jour. Je ne sais plus exactement comment je suis tombée sur la chaîne I-D et les différents épisodes de son émission Gurls Talk mais une chose est sûr, c’est que dès les premières minutes, je savais que j’étais fan de cette jeune femme âgée de tout juste 25 ans.
La première chose qui m’a attiré chez elle, c’est son physique. Elle ne ressemblait pas aux présentatrices que j’avais l’habitude de voir à l’écran, et certainement pas celles que je pouvais regarder sur nos émissions françaises. Elle était grande, métisse, elle avait le crâne rasé, une multitude de tâche de rousseurs sur le visage et une voix tellement grave. Aussi grave que son parcours, que j’ai découvert quelque temps après, lorsque j’ai commencé à faire mes recherches.
Adwoa Aboah, c’est la copine super cool que l’on aimerait toutes avoir. Celle qui au premier abord semble si sûre d’elle parce qu’elle parle comme elle veut, elle s’habille comme elle veut et elle dit ce qu’elle a envie de dire. Mais c’est aussi la copine que l’on pense beaucoup plus forte que ce qu’elle n’est. Si aujourd’hui, elle est une jeune femme qui s’assume et s’affirme avec son allure androgyne et ses positions féministes, à seulement 14 ans, la jeune femme tombe dans l’isolement, l’alcool et la drogue dure. La kétamine principalement, un anesthésique puissant, souvent utilisé pour endormir les chevaux.
Il lui faudra quelques années pour s’en sortir. Le déclic arrivera en 2015, en pleine période de Noêl, suite à sa sortie de l’hôpital psychiatrique. En quelques mois, sa vie va complètement basculer. En plus de poser pour les magazines les plus réputés de l’industrie et de défiler pour les plus grands créateurs de mode (Marc Jacobs, Coach, Versace, Fendi, Dior et Chanel), en 2016 elle crée Gurls Talk : un mouvement qui s’inspire son expérience et invite les femmes du monde à parler ouvertement de leurs angoisses, addictions et insécurités.